Apprentissages en relation duelle, une modalité fréquente de la scolarisation des élèves malades : quels enjeux ?
S’il peut arriver à tout élève au cours de sa scolarité de se trouver ponctuellement en situation duelle avec un enseignant (cours de soutien, accompagnement personnalisé, cours particuliers en dehors de l’école), cette modalité pédagogique reste occasionnelle. Dans le cas des élèves atteints de maladies chroniques, cette modalité pédagogique s’avère fréquente et elle constitue souvent la seule modalité possible de la poursuite des apprentissages. Qu’il s’agisse d’élèves dont les cours ne peuvent se faire qu’ « au chevet », c’est-à-dire dans la chambre d’hôpital ou en unité protégée, ou d’élèves contraints de recevoir des soins à domicile, la relation pédagogique duelle est alors imposée. Il ne s’agit pas là d’un privilège mais d’une solution qui, malgré son intérêt, ne peut pleinement procurer tous les bénéfices d’une scolarisation collective, en milieu ordinaire, avec des pairs.
Pour les enseignants ou les accompagnants pédagogiques, permettre les apprentissages dans ce contexte ne va pas de soi et remet en cause non seulement leurs pratiques habituelles, mais, au delà, leur posture et leur identité professionnelle.
Il s’ensuit que le cadre obligé de la relation duelle enseignant/ enseigné, en lien direct avec la maladie, engendre pour l’élève des besoins particuliers . Il est nécessaire de les prendre en compte afin que ce cadre d’apprentissage soit réellement profitable à la poursuite de son parcours scolaire.
Les raisons qui conduisent à cette modalité pédagogique et le cadre institutionnel dans lequel elle s’exerce constituent des variables non négligeables qui génèrent des contraintes et des points d’appui spécifiques.